Stress, angoisse, attaque de panique, phobie, syndrome post traumatique, burn-out, paranoïa
- Pierre Bachere
- 28 janv. 2020
- 4 min de lecture
Le stress est un état de peur, de tension qui est bien naturel face à une nouvelle situation, une tâche à accomplir, devant un danger, un inconnu etc. S’il est ponctuel, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, cela est même bénéfique car cela permet de mobiliser de l’énergie afin de faire face au problème.
Ce qui est plus difficile, c’est lorsque ce stress devient chronique, permanent. Cela peut d’ailleurs mener au burn-out si l’on ne prend jamais le temps de se poser, de se re-poser, de faire des pauses dans la journée et dans la semaine. Le corps, possédant alors l’habitude d’être en stress, les réserves d’énergies s’épuisent peu à peu et une réticence à se reposer, à reprendre des forces s’installe, car alors on sent toute la fatigue accumulée, et on devient moins voir beaucoup moins productif dans la journée. On croit alors que l’on fonctionne comme ça, qu’il faut se forcer en permanence pour avoir de l’énergie. On utilise alors toutes sortes de techniques, d’excitants, pour retrouver cet état de stress plus ou moins perçu et donc pouvoir faire tout ce que l’on veut dans sa journée. Malheureusement, le corps s’épuise, et il devient nécessaire de stopper cet état d’urgence permanent pour pouvoir se reposer, sinon ça craque un jour ou l’autre. Il serait intéressait de faire un travail thérapeutique pour pouvoir comprendre comment est-ce qu’on en est arrivé là, pourquoi on y reste, et comment ne pas y retomber dedans.
L’angoisse elle est une forme de peur qui est diffuse, permanente elle aussi mais dont ne sait nommer la cause. Des questions existentielles peuvent en être la cause, mais aussi des évènements plus ou moins récents qui font remonter inconsciemment des peurs bien plus anciennes, dont on ne voit pas la cause directe.
Les attaques de panique sont une forme d’angoisse forte, avec l’impression de perdre le contrôle, de devenir fou, la peur d’une mort imminente… Ces attaques sont aussi l’expression d’un contenu inconscient fort qui n’a pas été « digéré » et qui rejaillit quand il peut. Nous nous protégeons en général de ces attaques en refoulant, c’est à dire en essayant d’oublier ce que le corps et nos émotions essayent de nous dire. Mais c’est quelques fois plus fort que nous : le corps, les émotions, les contenus refoulés forment un ensemble qui appelle notre conscience à comprendre et à prendre soin de ce que nos émotions essayent de nous dire. Refouler, c’est à dire mettre un gros sac pardessus ne fait que déplacer le problème dans le temps, en ne faisant que le faire gonfler de plus en plus, ce qui mobilise de plus ne plus d’énergie pour lutter contre ce contenu angoissant ou déprimant, et épuise.
Nous pouvons alors développer une phobie ou plusieurs, c’est à dire le report de toutes nos peurs sur un ou plusieurs objets, à qui l’on a associé à un moment de notre vie une peur très forte.
Le syndrome post-traumatique (SPT) est un état de stress permanent, d’angoisse diffuse qui provient d’un trauma provenant de l’enfance ou d’un autre évènement particulièrement difficile à vivre, où le psychisme a tellement été submergé que les défenses mentales que nous avons tous naturellement ont été balayées ou au moins fissurées. Il est fréquent, là aussi, qu’un évènement anodin réactive ces traumas, le conflit étant toujours présent et le mental préparant le corps à une attaque. Il est ici nécessaire de faire une thérapie pour pas après pas comprendre ce qui se passe et revivre certaines émotions pour les libérer définitivement et ne plus être perturbées par elles. C’est un peu comme si on avait une flèche dans le bras, et que certains mouvements voir tous réactivaient cette blessure, empêchant de cheminer normalement dans sa vie. Le réflexe, si cette flèche était physique, serait d’aller à l’hôpital pour se la faire enlever. Cela fait quelques fois un petit peu mal, mais après on sait qu’on en est débarrassé. Pour les traumas, les angoisses, etc, c’est pareil ! Mais comme ce n’est pas visible, l’inconscient tente d’échapper au contenu traumatisant par toutes sortes d’évitements, de refoulements etc.
Tout comme à l’hôpital, il serait intéressant d’extraire cette flèche une bonne fois pour toutes, on en meurt pas ! Mais bien souvent, la peur nous fait croire que ça va être terrible, que l’on va tellement changer qu’on perdra notre identité…
L’expérience montre que lorsqu’on affronte nos peurs, elles sont souvent bien moins terribles que ce que l’on pensait. Parce qu’on a peur de la peur, on croit que ce qui fait du bruit derrière nous est l’ombre d’un monstre gigantesque… et qui, quand on la regarde bien, n’est en fait que l’ombre d’une petite chose vu sous un angle avantageux pour la peur. Et le monstre en question n’était finalement qu’un caniche qui aboie…
De plus, on ne change pas durant une thérapie. C’est encore une peur virtuelle, on devient tout simplement encore plus soi-même, ce qui est relativement agréable ! On se rend compte, pour reprendre l’exemple de la flèche, que l’on est tout simplement libérée d’elle et que l’on peut à présent marcher sereinement, courir et faire des tas de choses qu’on ne pouvait plus faire avant !
Enfin, sur l’échelle de la peur, la paranoïa est le niveau maximal, peur quelques fois très refoulée et projetée sur l’extérieur. Il est ainsi nécessaire de revisiter l’histoire du patient, souvent accompagnée de traumas, pour peu à peu vider cette peur et restructurer le mental et les émotions.
Tous ces différents états de peurs peuvent être associés à une des formes de la tristesse, de la dépression (voir blog), mais quand on est libéré de tout cela ou pour le moins lorsque tout cela est facilement vivable, on se rend compte que le chemin parcouru pour nous soigner nous appris énormément sur nous-mêmes, les autres, l’humain…
Et que ces difficultés sont une chance pour apprendre un peu mieux ce qu’est la vie, et ce par soi-même !
Comments